Nous avons tendance à associer étroitement, voire exclusivement, la notion d’excellence à la recherche. Les chercheurs font de la science, ils innovent, leurs découvertes sont valorisées, car elles impactent notre futur. Cette excellence est reconnue à la recherche menée dans notre université au point qu’elle compte trois prix Nobel en activité ! À côté de cela, le travail de l’enseignant, ou le volet « enseignement » du travail de l’enseignant-chercheur semble toujours en retrait, plus « rodé » donc moins créatif. Le concernant, l’excellence peut paraître hors de propos.
Or, ce n’est pas une juste vision des choses. L’excellence inclut, elle n’exclut pas : c’est pourquoi à l’Université de Strasbourg, nous pensons que l’excellence en recherche et en formation sont inséparables. Ainsi nous avons d’emblée fait le choix de ne pas cantonner l’excellence à la recherche, mais d’ouvrir la dynamique de l’IdEx et ses moyens financiers à la formation. Nous avons recruté une chargée de mission IdEx (Coralie Bajas-Schaeffer) spécifiquement pour construire, avec la vice-présidence formation et la CFVU, des appels d’offre « formation », ce qui est une innovation en soi.
Comme tout était à inventer, ce volet a démarré un peu plus tard que le volet « recherche ». Aujourd’hui, de nouveaux projets IdEx en formation sont lancés : l’un d’entre eux concerne la réussite étudiante et vise à positionner l’étudiant comme acteur principal de sa propre réussite ; d’autres émaneront des composantes et seront arbitrés dans le cadre du dialogue de gestion.
Pour nous, une formation « excellente » est une formation qualitative à la fois dans la transmission des connaissances et dans l’acquisition des compétences. C’est une formation qui met tout en place pour assurer la réussite des étudiants par une pédagogie qui sait être innovante. Enfin, c’est une formation qui offre de nombreuses possibilités d’insertion professionnelle.
Nos étudiants méritent l’excellence de la recherche. Ils ont également droit à l’excellence de la formation.
Michel Deneken
Premier vice-président
Chargé de la formation initiale et continue
En mars dernier, le conseil d’administration a adopté le schéma directeur de la documentation du site alsacien, dont l’université est partie prenante, tout comme les autres établissements d’enseignement supérieur du contrat de site Alsace*. Élément fort de ce contrat, le schéma directeur a pour objectif d’améliorer l’offre régionale en matière de documentation par la mise en place d’outils communs aux établissements partenaires. Tour d’horizon avec Édouard Mehl, vice-président Sciences en société, et Dominique Wolf, directrice du Service commun de la documentation (SCD) de l’Unistra.
Qu’est-ce que le schéma directeur de la documentation ?
Édouard Mehl : C’est un document élaboré par les partenaires du contrat de site alsacien, qui propose un cadre pour la collaboration documentaire entre les établissements en fixant des objectifs communs et concertés. La réflexion autour de ce schéma a commencé en 2011 et la première version du document a été rédigée au printemps 2012. Nous avons travaillé un an à l’affiner, à le préciser, puis la version définitive a été adoptée dans les conseils d’administration des différents établissements ; le 25 mars pour l’Unistra.
Dominique Wolf : Le document fait un état des lieux des ressources documentaires en Alsace (répartition géographique, places offertes aux usagers, nombre d’ouvrages empruntés, nombre de revues en ligne, inscrits, nombre d’entrées, etc.) et définit un cap, au travers d’axes prioritaires déclinés en actions qui devront être mises en œuvre sur la période du contrat de site 2013-2017. De fait, il entérine et formalise des collaborations déjà en place, mais va plus loin en étant plus insistant sur la nécessité de nous concerter, avant de faire certaines acquisitions documentaires par exemple.
Quel est l’enjeu de ce schéma ?
EM : Mieux se coordonner, mettre en cohérence nos actions pour renforcer l’excellence documentaire en Alsace. Nous avons la chance de vivre une situation particulière, avec la présence d’une bibliothèque nationale à Strasbourg, et de bons réseaux de bibliothèques dans les établissements associés. Il faut valoriser ce potentiel et le rendre plus lisible pour les usagers.
DW : En additionnant nos moyens, nous espérons démultiplier l’offre de service, d’autant que nous sommes complémentaires sur un certain nombre de choses : la BNU est une bibliothèque patrimoniale d’exception, l’Unistra offre une documentation électronique extrêmement riche, l’UHA apporte son expertise reconnue en matière d’accompagnement des étudiants et l’Insa acquiert des ressources pointues en sciences de l’ingénieur. Autant d’atouts que nous avons intérêt à combiner au service de nos publics.
Très concrètement, comment fonctionne le schéma directeur ?
EM : La BNU conduit le projet, en s’appuyant sur un comité de pilotage et un comité technique, composés notamment des politiques et des directions des établissements, ainsi que des responsables des services documentaires. En aval, différents groupes de travail se réunissent pour avancer sur les actions concrètes fixées par le schéma. Il est important de souligner que dans le cadre du contrat de site, l’État a débloqué un financement spécifique de 2,5 millions d’euros pour permettre la mise en œuvre de ces actions.
Et justement, ces actions, quelles sont-elles ?
DW : Le schéma se construit autour de quatre axes prioritaires : définir des politiques concertées afin d’optimiser les moyens du site ; mettre les structures documentaires au service des activités d’enseignement et de recherche ; développer des services à forte valeur ajoutée ; faire du site un pôle de référence documentaire sur l'Europe. Ces axes de travail ont bien évidemment été pensés en cohérence avec les orientations du contrat de site.
Chaque axe se décline en plusieurs actions aux périmètres variés, par exemple : étudier la faisabilité d’un lieu de conservation partagé des collections au niveau régional, créer des archives ouvertes pour améliorer la visibilité de la recherche, former les étudiants à la recherche documentaire, développer un portail unique d’accès aux ressources documentaires…
Et pour l’usager, quels avantages ?
EM et DW : Nous espérons que le schéma permettra d’offrir aux lecteurs une meilleure visibilité de l’offre documentaire disponible sur le site (notamment en ligne depuis un portail unique), un accès simplifié aux documents de tous les établissements, des horaires d’ouverture adaptés à leurs besoins et aux flux de fréquentation, de nouveaux services innovants (disponibles depuis mobiles et tablettes par exemple), des formations adaptées pour leur permettre une utilisation optimisée des outils documentaires, un accès facilité aux résultats de la recherche grâce à la création d’une archive ouverte… En résumé, de nouveaux services à forte valeur ajoutée au service de toute la communauté universitaire !
EM : Enfin, sur un plan plus symbolique, je voudrais rappeler que, pour moi, bibliothèques et documentation sont des pièces essentielles de la formation des étudiants. La bibliothèque reste un lieu particulier, à la fois ouvert et à l’écart du quotidien. Un refuge dans ce monde agité ?
Alain Beretz s'est exprimé sur le projet de campus européen lors d'un déjeuner-débat organisé par le Club de la presse Strasbourg-Europe jeudi 15 mai à 12 h 30 au restaurant Zuem Strissel.
Fin janvier dernier lors de sa visite à l'Université de Strasbourg, le président François Hollande avait évoqué l’idée d’un campus européen à Strasbourg. « Nous pouvons aller beaucoup plus loin dans les échanges universitaires », avait-il insisté, précisant que le choix de Strasbourg s’était imposé « parce que c’est l’une des capitales européennes et que c’est le lien que nous avons le plus symbolique de l’amitié entre la France et l’Allemagne ».
Alain Beretz a ainsi tenu à s'exprimer sur le projet de campus européen et les perspectives pour son développement. Lors du déjeuner-débat organisé par le Club de la presse Strasbourg-Europe, il a confié : « Le campus européen Strasbourg-Freibourg ne sera jamais un "lieu réel" pas plus qu'un "machin" administratif de plus. L'objectif est de créer un cadre d'études et de recherches commun basé sur la mise en cohérence - et non la fusion - de réglementations différentes entre l'Allemagne et la France : une zone franche académique. A terme, il pourrait permettre une représentation commune à l'international fondée sur une identité plus forte. » Rappelons que le campus européen, c'est un réseau de 11 000 scientifiques et de plus de 100 000 étudiants, qui réunit enseignants, chercheurs, scientifiques et étudiants pour développer formations, diplômes, recherche dans une même dynamique.
Le président de l'université a aussi évoqué la polémique autour du siège strasbourgeois du Parlement européen en précisant que « les choses sont claires ; L'université ne pourra jamais être une monnaie d'échange mise dans la balance d'un débat qui ne la concerne pas. Elle est autonome et doit le rester. L'instrumentaliser est inconcevable. »
Élu président de la Ligue européenne des universités de recherche (Leru) le 16 novembre dernier, Alain Beretz prendra officiellement ses fonctions ce samedi 17 mai 2014.
Le professeur Bernd Huber, président de l'université LMU de Munich, passera officiellement le relais à Alain Beretz, président de l'Université de Strasbourg, à l'issue de la prochaine assemblée des présidents d'universités qui se tiendra ces 16 et 17 mai à Helsinki. Alain Beretz devient ainsi le quatrième président de la Leru. Il présidera le comité de directeurs composé du professeur Bert van der Zwann, président de l'Université d'Utrecht, et du professeur Andrew Hamilton, vice-chancelier de l'Université d'Oxford.
« C'est un honneur pour moi d'être nommé président de la Leru. Je considère que la Leru est un acteur majeur de l'Union européenne. Elle a un poids important dans les discussions à propos de la future politique de la recherche en Europe. Bernd a fait un incroyable travail pendant ses deux mandats à la tête de la Leru. Je ferai de mon mieux pour être un successeur digne de ce nom », a confié Alain Beretz.
Pour leur premier rendu, l’équipe du Bulli tour à fait halte à Trieste en Italie. Précisément dans l’ancien camp nazi aujourd’hui musée national. Ils y ont rencontré le peintre triestin Ugo Pierri qui travaille depuis des années sur la mémoire des camps de concentration.
Et pour suivre les deux jeunes diplômés de l’Université de Strasbourg dans ce Bulli Tour Europa, un périple de 10 000 km pour redécouvrir l'est de l'Europe d'hier et d'aujourd'hui rendez-vous sur la page Facebook.
Les présidents Alain Beretz (Unistra) et Christine Gangloff-Ziegler (UHA) ont signé, le 28 avril dernier à Mulhouse, la convention d’association qui définit le périmètre de collaboration des deux établissements.
Cette convention concrétise la coopération stratégique entre les deux établissements d’enseignement supérieur en précisant les objectifs de l’association et ses modalités : gouvernance, identité commune, recherche et valorisation, fonctionnement du collège doctoral de site, coordination de l’offre de formation, relations internationales et transfrontalières, politique culturelle, sportive, vie étudiante, gestion des personnels, mobilité inter-sites, partage de ressources, procédures et compétences… Le périmètre de collaboration des deux universités concernant toutes ces compétences est donc soigneusement défini.
Les deux présidents ont rappelé à l’occasion de cette signature qu’ils souhaitaient s’engager dans une vision commune et co-construite du site alsacien, dans le respect de l’autonomie de chacun, en s’appuyant sur la dynamique impulsée par l’Unistra (coordonnateur du site). L’Insa et la BNU signeront leur convention d’association dans les semaines qui viennent. L'Engees et l'Ensas, également liées par convention à l'Unistra, participent au comité de pilotage du contrat de site.
C.L.
La condamnation de Pinar Selek à une peine de prison à perpétuité a été examinée en appel, le 30 avril dernier, par la Cour suprême d'Ankara. Le verdict sera rendu le 11 juin.
Quatre membres de la communauté universitaire strasbourgeoise, dont Édouard Mehl, vice-président Sciences en société de l’université, ont assisté à cette nouvelle audience dans le procès de la sociologue et écrivaine turque réfugiée à Strasbourg, aux côtés de sa défense, d’une délégation de son comité de soutien national et d’élus de la Ville de Strasbourg. Pour la première fois depuis les seize années que durent cette histoire, l’assistance a senti que la défense a été écoutée, prise en considération. Ce qui laisse aussi beaucoup d’espoir quant à la décision de la Cour de cassation. Cependant, la délégation reste prudente : « Nous osons espérer, car nous avons senti une grande attention lors de la séance mais nous ne sommes pas naïfs. » Si le verdict est favorable, un nouveau procès aura lieu.
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 4 juin midi pour une parution le vendredi 6 juin 2014. Consultez les dates des prochains numéros.